
Du 20 au 27 juillet 2025, la paroisse Sacré-Cœur à Beau-Bassin accueillera la Semaine jubilaire des détenus. Toute une série d’activités est prévue à l’initiative du diocèse de Port-Louis, qui souhaite ouvrir un espace de dialogue et de compassion en faveur d’une catégorie souvent oubliée : les personnes incarcérées et leurs familles.
Pour Mgr Jean Michaël Durhône, évêque de Port-Louis, cette démarche s’inscrit pleinement dans la mission de l’Église : « À la suite du Christ, qui s’est toujours fait proche des exclus et des blessés de la vie, nous voulons tendre la main à ceux qui sont derrière les barreaux, pour les aider à se relever et à se reconstruire. »
L’Église, précise-t-il, ne peut ignorer les périphéries humaines, là où l’espérance vacille. D’où ce temps fort dédié à ceux qui vivent l’épreuve de la prison et à ceux qui en sortent avec, trop souvent, peu de perspectives.
Parmi les moments phares de cette semaine, une table ronde intitulée "RESET. Réinsérer. Réintégrer. Reconstruire. Toi seul tu peux le faire, mais pas seul", se tiendra le mercredi 23 juillet, de 16h à 17h30, à l’église du Sacré Coeur. Elle posera une question essentielle : comment inverser la spirale de la récidive ?
Les intervenants seront :
-Dev Jokhoo, commissaire des prisons, qui dressera un état des lieux du système pénitentiaire mauricien et des obstacles à la réinsertion.
- Rebecca Russie, de l’ONG Kinouete, qui apportera son éclairage sur les mécanismes d’accompagnement en dehors des murs.
- Le diacre Cadress Rungen, co-aumônier des prisons, qui partagera son expérience de terrain auprès des détenus et de leurs proches.
La discussion, animée par le Père Jean Claude Véder, sera enrichie par les témoignages du Père Sylvain Victoire, aumônier, et de Jerry Lai, un ex-détenu ayant connu un véritable chemin de résilience.
Par ailleurs, le samedi 26 juillet, de 9h à 12h30, se tiendra la deuxième étape du processus d’écoute des pauvres, dans la cour de l’école Philippe Rivalland. Le Père Mongelard, vicaire épiscopal pour le domaine social, y recueillera avec son équipe les témoignages d’anciens détenus et de familles vivant dans une grande précarité, tant matérielle que spirituelle ou intellectuelle.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des Assises de la Pauvreté, lancées le 24 mai dernier au Collège Lorette de Rose-Hill. Ce processus d’écoute se poursuivra jusqu’en novembre, avec pour objectif de poser un diagnostic collectif sur les différentes formes de misère et de proposer des pistes d’action concrètes pour y répondre.