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Khoushal: Le 20/08/2025 à 10:46 | MAJ à 20/08/2025 à 11:08
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Publié : Le 20/08/2025 à 10:46 | MAJ à 20/08/2025 à 11:08
Par : Dooshina Appigadu

Dans sa newsletter d’août 2025, la National Human Rights Commission (NHRC) alerte sur une situation préoccupante : des détenus de plus en plus jeunes, des peines courtes et un taux de récidive dépassant 70 % soulignent l’urgence d’une réforme culturelle de la justice pénale.

Pour Me Satyajit Boolell, président de la NHRC, ces chiffres révèlent un besoin urgent de réformer la culture judiciaire. « Trop souvent, notre système transforme la prison en une porte tournante », avertit-il. L’objectif : repenser les peines, renforcer le suivi des jeunes délinquants et explorer des alternatives à l’emprisonnement à court terme.

Les tribunaux de district, compétents pour juger les infractions mineures, ont été conçus pour rester au plus près des communautés. Me Satyajit Boolell souligne l’importance pour les magistrats de saisir les causes profondes de la délinquance, notamment chez les jeunes adultes. Dans cette optique, deux pistes de réforme sont envisagées : l’une consiste à introduire des magistrats laïcs issus de la communauté, capables d’apporter un éclairage précieux sur le contexte social dans lequel les infractions se produisent.

Autrefois au cœur du travail des magistrats, les séances de chambre ont perdu de leur importance en raison des arriérés. Elles offraient pourtant un accès précieux à des rapports détaillés d’agents de probation et de policiers

de quartier, bien informés des familles et des dynamiques locales, éléments essentiels pour guider les décisions judiciaires.

Aujourd’hui, le lien entre le tribunal et le délinquant se rompt dès que la peine est prononcée, privant les magistrats de tout retour sur l’efficacité de la sanction. Me Satyajit Boolell préconise un suivi « post-sentencing » : « Un engagement continu permet aux juges de mieux comprendre ce qui fonctionne et motive les délinquants à se réhabiliter. »

La réforme doit commencer dès l’inculpation et viser un changement culturel global : condamner, réhabiliter et réintégrer les délinquants dans la société. La « porte tournante » des prisons doit céder la place à un pont, menant de la délinquance à la réforme et de l’incarcération à la contribution.