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Jesna Appa: Le 23/09/2025 à 10:14 | MAJ à 23/09/2025 à 10:19
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Publié : Le 23/09/2025 à 10:14 | MAJ à 23/09/2025 à 10:19
Par : Dooshina Appigadu

Coup d’envoi des Assises du Travail et de l’Emploi dès ce mardi 23 septembre. Une rencontre de trois jours qui s’annonce déterminante pour l’avenir du monde du travail à Maurice. Alors que l’économie nationale traverse une période charnière, tiraillée entre une croissance fragile, une démographie en déclin et des mutations technologiques rapides, cette plateforme de concertation entend réunir syndicats, patronat, experts et autorités publiques autour d’un objectif commun : trouver des solutions viables et durables aux multiples défis qui pèsent sur l’emploi.

Les enjeux sont de taille. Le manque de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs stratégiques, la précarisation de l’emploi, la nécessité de mieux encadrer les travailleurs étrangers, la montée du chômage des jeunes diplômés et la question sensible de la productivité figureront au cœur des discussions. Ces assises interviennent également dans un climat social marqué par des revendications syndicales accrues sur les salaires, la sécurité de l’emploi et la revalorisation des conditions de travail.

Ces Assises du Travail sont considérées comme un rendez-vous crucial par les syndicats, qui ne cachent toutefois ni leur méfiance ni leurs appréhensions.

Jane Ragoo, de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP) rappelle un précédent douloureux. « En août 2008, la loi du travail avait été amendée sous le gouvernement Ramgoolam et les travailleurs ont perdu tous leurs droits ». Elle souligne la vigilance des syndicats face à toute tentative de régression.

Du côté de la Government Services Employees Association, son président Prakash Baluckram salue l’initiative mais reste prudent. « J’aurais préféré un comité tripartite pour revoir la loi du travail, qui doit être révisée », dit-t-il.

Même son de cloche pour Atma Shanto, porte-parole de la Fédération des Travailleurs Unis (FTU), qui insiste sur l’urgence de revoir en profondeur les cadres légaux et institutionnels. « Plusieurs institutions ne fonctionnent plus », regrette-t-il.

Alors que Maurice est confronté à une pénurie croissante de main-d’œuvre locale et à des déséquilibres du marché de l’emploi qui fragilisent sa compétitivité, ces assises s’annoncent comme un moment de vérité. Entre attentes, frustrations et volonté de dialogue, l’enjeu sera de dépasser les postures pour parvenir à un consensus sur un nouveau cadre du travail.