Fab: Le 16/10/2025 à 19:56 | MAJ à 16/10/2025 à 20:03
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Publié : Le 16/10/2025 à 19:56 | MAJ à 16/10/2025 à 20:03
Par : La Redaction
Quelques jours seulement après le coup d’État du 14 octobre, l’Union africaine (UA) a suspendu Madagascar, condamnant une « prise de pouvoir anticonstitutionnelle » menée par le colonel Michaël Randrianirina.
Le régime de transition tente néanmoins de s’imposer en sollicitant directement Maurice via mandat donné à l’ancienne magistrate Fanirisoa Ernaivo pour engager des démarches auprès de la Financial Crimes Commission (FCC), avec demande de gel d’avoirs et d’accès aux informations bancaires concernant l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, et ni plus ni moins que son extradition tout court.
Quelle sera la position de Maurice face à ce régime illégitime ?
Selon nos sources, Maurice ne compte pas réagir sans une requête d’entraide judiciaire (Mutual Legal Assistance, MLA). Par contre, ceci ouvrira un dilemme majeur : peut-on donner suite à une demande provenant d’un gouvernement dont la légitimité est rejetée par la communauté internationale ?
Cette loi permet à Maurice d’accepter ou de refuser une requête étrangère selon plusieurs critères.
Sur le plan politique, Maurice — membre de l’UA — est déjà lié à la décision de suspension de Madagascar. Aller à l’encontre de cette position collective en traitant directement avec un régime non reconnu pourrait être perçu comme un sabotage de la légitimité africaine.
Par ailleurs, le fait que Mamy Ravatomanga soit un ressortissant malgache bénéficiant d’un statut diplomatique de plusieurs pays, comme la Côte d’Ivoire et la Serbie, et qu’il n’ait commis aucun délit sur le sol mauricien, place Maurice dans l’incapacité d’agir légalement pour le priver de sa liberté.
Si le gouvernement mauricien, malgré tout, décide d’accepter la requête, cela équivaudrait à « livrer Mamy Ravatomanga dans la gueule du loup ».
En l’absence de garanties satisfaisantes ou de reconnaissance claire du régime malgache, l’État mauricien se retrouve dans une situation délicate.
En conclusion, la démarche du régime malgache apparaît davantage comme une chasse aux sorcières que comme une démarche réelle de combat contre des activités illicites.