
Une situation inédite secoue le paysage politico-économique du pays. Trois nominés politiques, proches du gouvernement actuel, ont provoqué une vive polémique, les poussant à décliner leurs postes.
Les Mauriciens, partagés entre colère et déception, se sont exprimés contre la nomination de Nabiiha Juman, fille d’Ehsan Juman, au poste de Commissaire à la Competition Commission ; Frédéric Curé, gendre de Paul Bérenger, comme Chairman d’Airport Holdings Ltd ; et Meela Ramlochun-Bunwaree, apparentée à l’épouse d’Arvin Boolell, en tant que Chairman de l’Agricultural Marketing Board (AMB).
Si par le passé les nominés politiques restaient attachés à leurs postes malgré le mécontentement populaire, en moins d’une semaine, Nabiiha Juman, Frédéric Curé et Meela Ramlochun-Bunwaree ont finalement cédé, refusant leurs fonctions face à la pression citoyenne.
Face à une opposition parlementaire fragilisée depuis les dernières législatives, peut-on considérer que c’est la société civile qui joue désormais le rôle de chien de garde du régime en place ?
Pour le sociologue Olivier Précieux, la société civile a réussi à mettre la pression pour contrer une décision du gouvernement.
Pour Michael Atchia de Democracy Watch, « il est clair qu’il faut un comité de sélection. Le Conseil des ministres pourra ainsi nommer la bonne personne au bon poste ».
L’observateur politique Yvan Martial estime que la population doit pouvoir s’exprimer si elle considère que le candidat choisi n’a pas les compétences requises pour un poste.
Cette situation inédite incitera sans doute les futurs nominés à réfléchir avant d’accepter un poste, prévient le géopoliticien Shafik Osman.