Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en dix ans, Maurice a reculé dans sa transition énergétique. La part des énergies renouvelables, au lieu de progresser, est passée de 20,3 % en 2014 à 18,2 % en 2024. Un constat qui soulève de vives critiques, tant de la part du gouvernement actuel que des experts du secteur, tous pointant du doigt une décennie d’inaction. Alors que le risque de crise énergétique plane, l’heure est désormais à l’accélération des projets pour rattraper le temps perdu.

Le ministre de l’Énergie, Patrick Assirvaden, a déploré qu’aucune mesure concrète n’ait été prise au cours des dix dernières années pour renforcer le secteur. Il affirme vouloir désormais mettre les bouchées doubles grâce à des projets phares tels que le National Biomass Framework et l’installation de panneaux photovoltaïques flottants à Tamarind Falls, couplés à une capacité de stockage de 15 mégawatts, afin d’opérer un véritable « reset » stratégique.

En 2014, la part des énergies renouvelables représentait 20,3 % du mix électrique national. Dix ans plus tard, en 2024, elle est tombée à 18,2 %. Le point le plus bas a même été enregistré en 2023, avec seulement 17,6 %, selon le professeur Khalil Elahee, président de la MARENA.

De son côté, Sunil Dowarkasing, consultant en développement durable, déplore également l’inaction du précédent gouvernement. Selon lui, il faut agir sans attendre, car le pays fait face à « une véritable crise énergétique » avec un risque réel de coupure temporairement le courant dans certaines zones pour éviter une panne générale du réseau.

En 2023, la production d’électricité issue de sources renouvelables s’élevait à 574,4 gigawattheures (GWh). En 2024, elle est passée à 621,0 GWh, soit une légère amélioration qui reste toutefois insuffisante au regard des objectifs fixés, en raison d’années de sous-investissement et de manque de vision stratégique.