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Shane: Le 19/08/2025 à 16:25 | MAJ à 19/08/2025 à 19:51
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Publié : Le 19/08/2025 à 16:25 | MAJ à 19/08/2025 à 19:51
Par : La Redaction

Instauré de longue date au sein de la police, le Reward Money vise à récompenser les policiers et les informateurs pour leur rôle dans la lutte antidrogue. Théoriquement, ces primes sont allouées selon des critères précis : la quantité et la valeur des saisies, le risque encouru et la fiabilité des informations

Mais en pratique, ce système s’est révélé poreux et sujet aux abus. Suspendu en 2014 pour soupçons de fraude, il avait été réintroduit en 2016 avec des règles assouplies, notamment le paiement dès confirmation en laboratoire, sans attendre de condamnation.

Ces dernières semaines, l’affaire a pris une tournure spectaculaire. La Financial Crimes Commission (FCC) a arrêté plusieurs hauts gradés de la police, soupçonnés d’avoir détourné des millions sous prétexte de Reward Money.

L’ancien chef de la défunte Special Striking Team (SST), le surintendant AshiK Jagai, aurait validé des paiements frauduleux dépassant Rs 86 millions. D’autres officiers, dont l’ACP Dunraz Gangadin, l’ACP Lilram Deal, l’ASP Faraaz Mooniaruth et le sergent Yeshdeo Seeboruth, font face à des accusations similaires, certains étant soupçonnés d’avoir perçu des millions pour des saisies fictives. Une situation d’autant plus préoccupante que la majorité des fonds ont profité à des « informateurs anonymes » dont l’identité doit rester secrète.

Cependant, la méthode utilisée par la FCC soulève des critiques. Les policiers arrêtés ne tentaient pas de fuir la justice et les faits reprochés remontent parfois à plusieurs années.

Pour des crimes financiers, certains estiment qu’une approche moins brutale – via des enquêtes administratives ou des mécanismes disciplinaires – aurait pu suffire. Le spectacle d’officiers ayant autrefois combattu le trafic se retrouvant menottés fragilise l’image d’institutions déjà ébranlées.

Au-delà des responsabilités individuelles, c’est le système lui-même qui est remis en cause.

L’opacité, l’absence de contrôles stricts et la dépendance à des informateurs rémunérés ouvrent la porte aux abus. Si contestation il doit y avoir, elle ne doit pas seulement viser des chiffres ou des noms, mais le fonctionnement global du Reward Money.