
Muhammadu Buhari, figure majeure de la vie politique nigériane, s’est éteint ce dimanche à Londres, où il était en traitement. Ancien général ayant dirigé le pays après un coup d’État en 1983, il est devenu en 2015 le premier opposant à remporter démocratiquement la présidence. Son mandat a duré jusqu’en 2023.
Porté par des promesses de lutte contre la corruption et le terrorisme, Buhari a rapidement vu sa popularité s’éroder. Le Nigeria a sombré dans la récession, les attaques de Boko Haram ont persisté, et la corruption s’est aggravée. Des absences prolongées à l’étranger pour raisons de santé, sans communication claire, ont alimenté l’anxiété du public.
Son style autoritaire a été dénoncé, notamment après la répression de manifestations contre les violences policières, et sa décision de limiter l’accès aux réseaux sociaux.
Son décès suscite des réactions partagées : tristesse dans certaines régions, indifférence ailleurs. Le président Bola Tinubu a salué un “patriote jusqu’au bout”. Mais pour beaucoup, Buhari laisse un pays de 200 millions d’habitants encore plus divisé.
La dépouille de l’ancien président sera rapatriée depuis Londres par le vice-président en exercice.