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Keshinee: Le 10/11/2025 à 08:24 | MAJ à 10/11/2025 à 08:28
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Paul Bérenger
Publié : Le 10/11/2025 à 08:24 | MAJ à 10/11/2025 à 08:28
Par : Dooshina Appigadu

L’absence du Mouvement Militant Mauricien (MMM) lors de la cérémonie de dépôt de gerbes organisée hier, dimanche 9 novembre à l’occasion de la Journée de l’Armistice n’est pas passée inaperçue. Alors que plusieurs dirigeants politiques, dont le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam ont rendu hommage aux soldats tombés au combat, l’absence du parti mauve a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et dans la presse.

Jeudi dernier, lors du Bureau politique du MMM, le leader adjoint Ajay Gunness avait pourtant réaffirmé l’engagement du parti au sein de l’Alliance du Changement, coalition formée avec le Parti travailliste (PTr) et d’autres partenaires. Cette position faisait suite à une réunion entre le Dr Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, accompagnés de plusieurs membres de l’Alliance, qui s’était tenue le même jour au bureau du Premier ministre.

Le lendemain, vendredi 7 novembre, les ministres du MMM avaient d’ailleurs pris part au Conseil des ministres. À leur sortie, plusieurs membres du gouvernement, dont Rajesh Bhagwan, avaient tenté d’apaiser les rumeurs de dissensions internes, assurant que l’unité de l’Alliance demeurait intacte.

Mais dès le samedi 8 novembre, le ton a changé. Le Comité central du MMM s’est réuni et, selon nos informations, aurait exprimé un soutien sans faille à Paul Bérenger, tout en critiquant sévèrement le Bureau politique. « Le Comité central a remonté les bretelles du Bureau politique », confie une source proche du parti. Des tensions seraient également perceptibles au sein de l’aile jeune du MMM, signe que le malaise interne gagne du terrain.

Du côté du Parti travailliste, la patience semble s’émousser. Certains députés n’hésitent plus à interpeller leurs alliés mauves : « Soit zot dan gouvernement ou pa», lâche l’un d’eux, évoquant un climat de méfiance grandissant.

En coulisses, plusieurs sources avancent que Paul Bérenger chercherait à conserver son influence sur certains secteurs jugés stratégiques, notamment l’aviation et d’autres institutions publiques. Une ambition qui provoquerait des frictions au sein du camp travailliste.

Face à ces remous, le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, observe un silence prudent. Mais au sein de l’Alliance du Changement, nombreux sont ceux qui s’interrogent : la mésentente entre rouges et mauves ne serait-elle plus qu’une question de temps avant d’éclater au grand jour ?