Les contrôles routiers du week-end, soit le samedi 22 et le dimanche 23 novembre, ont mis en lumière l’ampleur des comportements dangereux sur les routes réunionnaises. En seulement 48 heures, la gendarmerie a procédé à 12 retraits immédiats de permis, conséquence directe d’opérations de contrôle ciblées menées sur l’ensemble du territoire.
Au total, 147 infractions ont été relevées, dont 18 alcoolémies, 2 conduites sous stupéfiants, 16 défauts d’assurance et 8 véhicules immobilisés. Des chiffres qui illustrent une situation préoccupante pour la sécurité routière.
Face à cette recrudescence des infractions graves, le préfet Jérôme Filippini a durci, depuis le 1er février 2025, le barème des suspensions administratives. Objectif : répondre à l’augmentation des accidents liés à l’alcool, aux stupéfiants, à la vitesse excessive et à l’inattention au volant.
Pour enrayer cette spirale, la préfecture a introduit des sanctions plus sévères :
• Alcoolémie : les suspensions grimpent d’un mois supplémentaire pour tous les seuils.
• Usage de stupéfiants : suspension portée à 6 mois, sans dérogation possible.
• Excès de vitesse > 40 km/h : désormais 6 mois de suspension systématique.
• Refus d’obtempérer : introduit dans le barème, avec 6 mois à 12 mois de suspension selon la dangerosité.
• Cumul de deux infractions graves : +50 % de suspension, une nouveauté destinée à frapper fort.
• Accident sous alcool ou stupéfiants : 11 mois de suspension pour un accident corporel ; 12 mois pour un accident mortel.
Ces décisions visent à protéger les usagers, mais aussi à envoyer un signal clair à ceux qui mettent en danger la vie d’autrui. « Il fallait durcir le ton pour stopper l’escalade », insiste Parvine Lacombe, directrice de cabinet du préfet et cheffe de projet sécurité routière.
Dans un contexte où La Réunion approche les 150 morts sur les routes depuis le début de l’année, l’État veut instaurer une tolérance zéro. Les contrôles devraient même être renforcés lors des prochaines semaines, notamment à l'approche des fêtes, période souvent marquée par une recrudescence des excès.