Depuis 2020, près de 24 cas de féminicide ont été recensés à Maurice, tandis que 5 758 cas de violence domestique ont été enregistrés pour la seule année 2024. En 2025, trois femmes ont déjà perdu la vie dans des circonstances tragiques : Bibi Nawsheen Chady, 37 ans, battue à mort par son époux ; Danaa Laeticia Malabar, tuée par son compagnon dans une maison abandonnée à Curepipe ; et Natasha Vidushi Cornet, mère de trois enfants, dont le corps sans vie a été retrouvé près d’une rivière à Pamplemousses.
Invitée dans l’émission Korek pas korek, Venusha Auttar, avocate, membre de Mpower et personne-ressource au National Women’s Council, déplore le manque d’efficacité des dispositifs existants. Selon elle, « le Protection Order reste un simple document légal ». Lorsque l’auteur de violences domestiques est reconnu coupable, il écope souvent d’une amende ou d’une courte peine de prison, ce qui ne dissuade pas la récidive.
L’avocate plaide pour un renforcement du cadre législatif, notamment par l’introduction d’une section spécifique sur le féminicide dans le Criminal Code. Elle appelle le gouvernement à amender les lois existantes afin de mieux protéger les femmes et d’assurer une véritable justice pour les victimes.