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Leckhna Sewcoomar: Le 26/11/2025 à 13:55 | MAJ à 26/11/2025 à 13:57
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Publié : Le 26/11/2025 à 13:55 | MAJ à 26/11/2025 à 13:57
Par : La Redaction

Une étude menée à Maurice du 24 juillet au 13 septembre 2024 et à Rodrigues du 20 août au 15 septembre 2024 révèle que 42 % des 1 013 Mauriciens et 31 % des 500 Rodriguais interrogés ont déclaré avoir été victimes, au moins une fois dans leur vie, d’une forme de violence sexuelle. Réalisée par l’ONG Pedostop, en partenariat avec Analysis Kantar, cette enquête est détaillée dans un rapport publié mercredi dernier. À l’occasion de ses 20 ans, l’ONG a mobilisé ses partenaires durant la semaine pour débattre, échanger et discuter de manière interactive sur la violence sexuelle envers les enfants et sur la nécessité de renforcer les mécanismes de protection.

Plus de 30 % des personnes interrogées ont été victimes de regards intimidants, plus de 25 % de remarques ou plaisanteries sexuelles, et 15 % d’attouchements non consentis. Ces abus surviennent souvent avant l’âge de 18 ans, avec des taux plus élevés chez les femmes de 25 à 35 ans, touchant toutes les catégories sociales.
Pourtant, si le problème est reconnu, il reste largement tu. 41 % des Mauriciens et 49 % des Rodriguais admettent que la violence sexuelle existe, mais n’en parlent jamais. Ce silence, nourri par la honte, la peur ou le désir de protéger l’image de la famille, empêche la protection des enfants. Sur cent victimes, seulement vingt-cinq racontent leur expérience à quelqu’un et trois déposent une plainte officielle, ce qui signifie que 97 % des violences sexuelles restent invisibles.


Les conséquences sont graves et durables. Sept victimes sur dix déclarent des impacts sur leur santé mentale, comme l’anxiété, la dépression ou les cauchemars récurrents. Les femmes victimes de viol connaissent souvent des complications gynécologiques, touchant la santé physique et psychologique. Le parcours institutionnel est également difficile : victimes et familles doivent répéter leur histoire à plusieurs interlocuteurs, ce qui renforce le traumatisme.
Face à cette situation, Pedostop appelle à une action urgente et coordonnée. L’ONG recommande des campagnes de sensibilisation, des programmes de prévention dès la petite enfance, des espaces communautaires sûrs, une meilleure protection en ligne et des dispositifs de signalement anonymes. Elle encourage aussi la création de services centralisés permettant un soutien psychologique, médical et juridique dans un même lieu.