
Vendredi, la Financial Crimes Commission (FCC) devait auditionner Muzaffar Ali Lallmamode, organisateur de concerts et fondateur du Shalma Festival. Âgé de 31 ans, il n’a toutefois pas pu se présenter, ayant été hospitalisé à la clinique Welkin de Réduit, ce qui reporte sa convocation.
Malgré une libération sous caution obtenue cette semaine, Muzaffar Lallmamode a été maintenu en cellule après s’être mal comporté avec un policier, incitant les autorités à prolonger sa détention durant le weekend. Le voici finalement amené en cour ce lundi, toujours “présumé trafiquant”, mais dans une situation pour le moins insolite : présenté sans menottes aux poignets, contrairement aux usages pour ce type d’affaire.
Il a été libéré sous caution contre Rs 5 000.
Ce nouvel épisode vient s’ajouter au lourd passé judiciaire de cet homme.
En mars 2018, alors âgé de 24 ans, il avait été arrêté pour importation de drogue synthétique d’une valeur estimée à 1 million de roupies.
Muzaffar Ali Lallmamode est désormais soupçonné de blanchiment d’argent, suite à une saisie de Rs 764 096, lors d’un contrôle de routine à Port-Louis, accompagné d’un test antidrogue et d’une fouille révélant une odeur de cannabis dans sa Ford Mustang.
Ce vendredi, la FCC avait prévu son audition pour faire toute la lumière sur ses biens, notamment plusieurs voitures de luxe. C’est finalement ce lundi matin qu’il a été interrogé par les enquêteurs de la FCC au sujet de la forte somme retrouvée dans son véhicule.
Cependant, Muzaffar Ali Lallmamode s’en sort encore une fois. Aucune charge n’a été retenu contre cet habitant de Beau-Bassin, également CEO de la compagnie Koneckt Solution Ltd. Mais entre hospitalisation et comportement problématique, le trentenaire retrouve une nouvelle fois la liberté sous caution, tissant un parcours où chaque arrestation aboutit à une libération, malgré les accusations graves.
Muzaffar Lallmamode, désormais présumé trafiquant exposé aux projecteurs judiciaires, voit ressurgir un épisode brûlant de son passé : il avait porté plainte contre Dilchad Delbar, connu sous le sobriquet « Ben Laden », après que ce dernier l’accusait publiquement de vendre de la drogue. Aujourd’hui, alors que Lallmamode est présenté en cour sans menottes, malgré deux arrestations sérieuses et des accusations graves, on ne peut s’empêcher de voir dans cette absence de menottes un symbole fort, presque surréaliste, à la croisée d’une impunité apparente.