La Banque de Maurice tourne une page. Après plusieurs nominations controversées au sommet de l’institution, le Premier ministre s’apprête à nommer Ramsamy Chinniah comme Second Deputy Governor. Un choix qui tranche et qui envoie un signal clair : l’heure est venue de remettre de la compétence au cœur de la régulation bancaire.

Fort de 33 années de carrière à la Banque de Maurice, Chinniah a suivi toutes les évolutions du secteur financier mauricien. Il a gravi les échelons jusqu’à prendre la tête de la supervision bancaire, dirigeant les équipes chargées de la surveillance des banques commerciales, de l’application des normes prudentielles et du suivi des risques systémiques.

Son rôle l’a amené à travailler en étroite collaboration avec les organismes de régulation internationaux, notamment dans l’adoption des normes de Bâle, et à représenter la BOM dans divers forums régionaux et mondiaux sur la stabilité financière. Ceux qui l’ont côtoyé soulignent son intégrité, sa rigueur et son attachement à l’indépendance de la Banque centrale.

Cette nomination est plus qu’un simple mouvement administratif. Elle répare une anomalie : ni le gouverneur sortant ni ses deux adjoints n’étaient banquiers de formation. Avec Chinniah, la BOM retrouve enfin un profil technique, ancré dans la réalité du secteur.

Le message politique est limpide. En ces temps de turbulences financières, Navin Ramgoolam veut restaurer la confiance des marchés, des banques et des partenaires internationaux. Miser sur un homme de l’interne, sans histoires et au profil solide, c’est rappeler que la Banque centrale doit redevenir un rempart de stabilité et non un terrain d’expérimentation.