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Shane: Le 19/09/2025 à 14:59 | MAJ à 19/09/2025 à 15:02
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Publié : Le 19/09/2025 à 14:59 | MAJ à 19/09/2025 à 15:02
Par : Dooshina Appigadu

Un affidavit déposé en Cour suprême ce vendredi 19 septembre 2025 par Aditi Boolell et Louis Vincent Stéphane Adam, deux directeurs d’entreprise, met en lumière les tensions entourant le fils du gouverneur de la Banque de Maurice, Tevin Sithanen, et des transactions liées à la Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC).

Les deux plaignants affirment avoir participé, le 12 novembre 2024 à 1 h du matin, à un appel WhatsApp avec Tevin Sithanen. Selon eux, l’échange, dont un enregistrement circule aujourd’hui sur YouTube et divers réseaux sociaux, contenait « des insultes grossières » à l’encontre d’Aditi Boolell.

Au moment de cette conversation, Stephane Adam se trouvait à Dubaï tandis qu’Aditi Boolell était à Maurice.

Mais l’élément le plus explosif concerne un message WhatsApp envoyé depuis le numéro 58546996, reçu le 16 novembre 2024 — soit le jour même où Rama Sithanen était nommé officiellement gouverneur de la Banque de Maurice (BoM). Dans ce message, attribué à Tevin Sithanen, il aurait été question :

  • La menace d’arrestation visant Stéphane Adam et sa sœur,
  • L’exigence du remboursement de Rs 45 millions à la MIC,

La Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC), filiale de la Banque de Maurice créée en pleine pandémie de la Covid-19, gère des centaines de milliards de roupies injectées pour soutenir les entreprises en difficultés. Son fonctionnement a souvent été critiqué pour son manque de transparence et la concentration de pouvoirs autour du gouverneur de la BoM. Ce dernier avait néanmoins affirmé qu’il ne fait pas parti du Conseil d’administration de la MIC. Le remboursement de Rs 45 millions évoqué relie directement cette affaire aux financements controversés de la MIC.

La nomination de Rama Sithanen, à la tête de la BoM en novembre 2024, avait été saluée par certains comme une garantie de stabilité. Mais la présence de son fils dans une affaire mêlant injures, menaces et pressions financières soulève des questions de conflit d’intérêts et de crédibilité institutionnelle.

Si les accusations contenues dans l’affidavit venaient à être confirmées, elles pourraient fragiliser non seulement l’image du gouverneur, mais aussi celle de la Banque centrale et de la MIC, déjà sous surveillance des observateurs internationaux.

La déclaration a été enregistrée au New Court House à Port-Louis, devant le Chief Court Officer, Devraj Seebaruth. Elle ouvre potentiellement la voie à de nouvelles procédures judiciaires et à une intensification de la pression politique autour de la gestion de la Banque de Maurice et de la MIC.

Rappelons que Tevin Sithanen, lui, rejette toute implication dans cette bande sonore. Par l’intermédiaire de ses avocats, il dénonce un enregistrement « falsifié » et affirme qu’il s’agit d’une nouvelle manœuvre visant à nuire à sa réputation.