
L’arrestation de l’Assistant Commissaire de Police (ACP) Lilram Deal continue de provoquer des remous au sein des forces de l’ordre, mettant en lumière les zones d’ombre du système de « Reward Money ».
Ce mécanisme, prévu par la Police Act et la Dangerous Drugs Act, autorise le Commissaire de police à verser des primes à des policiers ou à des informateurs ayant participé à des opérations majeures, notamment contre le trafic de drogue. Ces récompenses sont financées par des fonds confidentiels votés par le Parlement, mais sans réel mécanisme de contrôle indépendant.
Lilram Deal a été arrêté en juin dernier par la Financial Crimes Commission (FCC), après la découverte de Rs 4,5 millions sur son compte bancaire. Cette somme provenait d’un chèque signé par l’ancien Commissaire de police Anil Kumar Dip. Selon les documents officiels, il s’agissait d’une prime liée à la saisie record de 244 kg de drogue à Pointe-aux-Canonniers en 2021.
Or, à l’époque de cette opération, Lilram Deal était affecté à la Counter Terrorism Unit, sans lien direct avec l’ADSU, l’unité qui a effectivement mené l’enquête. La loi prévoit pourtant que seules les unités directement impliquées peuvent bénéficier d’une telle récompense.
L’enquête, menée également sous la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA), vise à déterminer s’il y a eu fausse déclaration ou abus de fonction. Une première demande de libération avait été rejetée, la justice évoquant un risque de fuite ou d’entrave à l’enquête.
Cependant, après le dépôt d’une seconde Bail Motion par Me Yash Bhadain, fondée sur les problèmes de santé de son client et accompagnée d’un certificat médical, la FCC a finalement indiqué qu’elle ne s’opposerait pas à la remise en liberté de l’ACP Lilram Deal.
Sa libération sous caution est prévue pour ce jeudi 17 juillet, date qui marque à la fois la fin de sa détention policière et sa comparution devant le tribunal de Port-Louis.