À l’heure où Maurice s’apprête à tourner la page de l’année 2025, le Conseil des Religions dresse un constat lucide de l’état de la société et appelle à une mobilisation collective pour préserver la paix sociale et les valeurs fondamentales du pays. Dans un message empreint de responsabilité et d’espérance, son président, le père Philippe Goupille, rappelle d’abord les atouts majeurs de la République : une île à la beauté reconnue dans le monde entier, un héritage démocratique préservé malgré les épreuves de l’histoire, et une cohabitation pacifique des grandes religions dans le respect de la diversité culturelle.
Mais cet examen de conscience de fin d’année met également en lumière plusieurs dérives préoccupantes. Le Conseil des Religions alerte sur les ravages causés par l’alcool et la drogue, qui touchent de plus en plus durement la jeunesse. Au-delà de la répression, il plaide pour une réflexion de fond impliquant familles, éducateurs et encadrants afin de comprendre le mal-être qui pousse certains à des comportements destructeurs. Les réseaux sociaux, s’ils constituent un progrès indéniable, sont aussi pointés du doigt pour les excès qu’ils favorisent : agressivité verbale, insultes et réactions impulsives rendues possibles par l’anonymat.
Le Conseil s’inquiète également de la multiplication de drames humains liés au suicide, y compris chez les jeunes, soulignant l’importance de l’écoute et de l’accompagnement. À ce titre, il encourage l’ouverture de cellules d’écoute au sein des lieux de culte, avec des personnes formées pour assumer cette mission délicate. Autre signal d’alarme : la recrudescence des violences et des vols visant des personnes âgées, jugée inacceptable dans une société qui se veut solidaire et respectueuse. La pédocriminalité et la pédopornographie figurent aussi parmi les fléaux dénoncés, avec un appel clair à renforcer la vigilance et la lutte contre toutes les formes d’abus envers les enfants.
Enfin, le message évoque une violence plus étendue mais tout aussi préoccupante, notamment sur les routes : excès de vitesse, non-respect des piétons et agressivité au volant, autant de comportements qui ternissent l’image du pays et vont à l’encontre de l’hospitalité recherchée par les visiteurs.
Face à ces défis, le Conseil des Religions se veut porteur d’espoir. Fort des bonnes relations entre croyants de différentes confessions, il appelle à un véritable « réarmement moral ». Les célébrations religieuses et culturelles — pèlerinages, processions, temps de prière — doivent aussi devenir des moments d’éducation des consciences, autour de valeurs communes telles que le respect, la vérité et le rejet de la corruption sous toutes ses formes.