
L’avocat Anoup Goodary a saisi la Cour suprême pour contester la décision du Mauritius Bar Association (MBA). Le Barreau lui avait demandé des explications sur la diffusion d’une vidéo publiée sur Facebook, dans laquelle il apparaissait dans une baignoire. L’avocat affirme que cette enquête est illégale, qu’elle excède les pouvoirs du Barreau et constitue une atteinte à sa liberté d’expression sur un sujet d’intérêt public.
La décision contestée, prise le 10 septembre 2025, obligeait Me Goodary à fournir des explications sur la diffusion d’une vidéo dans laquelle il apparaissait dans une baignoire, dans une publication sur Facebook le 20 juin 2025.
Dans sa réponse à l’affidavit de la Mauritius Bar Association (MBA) daté du 6 octobre 2025, Me Goodary affirme que sa démarche ne constitue ni un abus de procédure ni une action prématurée. L’avocat pointe plusieurs irrégularités dans le processus de la MBA :
- Absence du rapport légal : selon l’article 13(1) de la Mauritius Bar Association Act, un rapport est obligatoire avant toute enquête, condition que le Barreau n’a pas remplie.
- Déclarations contradictoires du Barreau : Le défendeur a tenu des propos contradictoires concernant l’existence d’un tel rapport, déjà relevés dans l’affidavit introductif de Me Goodary du 16 septembre 2025.
- Excès de compétence : le Barreau a poursuivi une enquête malgré les représentations de l’avocat indiquant que l’affaire ne relève pas de son mandat légal et réglementaire.
- Violation de la liberté d’expression : selon Me Goodary, participer aux procédures ultérieures reviendrait à se soumettre à une juridiction déjà contestée sur le plan légal, justifiant ainsi le recours au contrôle judiciaire.
L’avocat insiste également sur le fait que la MBA n’avait reçu aucune plainte et que le seul problème soulevé concernait le « style » de sa vidéo publiée sur Facebook, et non son contenu. Il conteste en outre la référence du Barreau à l’article 2.3(a)(iii) du Code de déontologie, jugé inapplicable dans le contexte, rappelant qu’il exerçait sa liberté d’expression, protégée par l’article 12 de la Constitution, sur un sujet d’intérêt public relatif à l’éligibilité à la Pension de retraite de base, qui n’a aucun lien avec la profession juridique ou l’administration de la justice.
Enfin, Me Anoop Goodary réfute le paragraphe 7 de l’affidavit de la MBA et maintient que la décision et le processus du Barreau sont justiciables, sollicitant un redressement judiciaire approprié.
Me Goodary a été assisté dans cette démarche par Mes D. Basset SC, I. Collendavelloo SC et A. Domingue SC.