
Nouveau rebondissement dans le dossier BAI. Hier, mardi 5 août, Dawood Rawat, ancien Chairman Emeritus du défunt conglomérat, a saisi officiellement la Financial Crimes Commission (FCC), pour réclamer l’ouverture d’une enquête ciblant l’ancien ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo. Ce dernier est pointé du doigt par Dawood Rawat pour avoir participé à un complot ayant entraîné la chute du groupe BAI en 2015.
Dawood Rawat s’est rendu dans les locaux de la FCC, accompagné de sa fille, Laina Rawat. À sa sortie, il a confirmé avoir remis une lettre aux autorités, dans laquelle il réitère ses allégations de « conspiracy » contre l’ancien ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo. Il demande également qu’une enquête indépendante soit initiée sur les conditions entourant la vente de l’hôpital Apollo Bramwell, autrefois fleuron du groupe BAI.
Rappelons que le vendredi 1er août, Dawood Rawat avait déjà déposé une plainte au Central Criminal Investigation Department (CCID), ciblant directement Vishnu Lutchmeenaraidoo. Dans sa déposition, il affirme que des tractations en coulisse auraient débuté dès le 2 avril 2015, soit peu avant que la licence de la Bramer Bank ne soit révoquée.
Dawood Rawat évoque une « collusion manifeste » entre l’ancien ministre des Finances et les administrateurs désignés après la fermeture de la banque, alléguant que Vishnu Lutchmeenaraidoo aurait conseillé au Premier ministre de l’époque, Sir Anerood Jugnauth, de retirer ses avoirs du groupe. Selon Dawood Rawat, cet acte constituerait une preuve tangible d’une stratégie concertée ayant favorisé un vent de panique et précipité l’effondrement de l’empire BAI.
Dawood Rawat insiste sur la nécessité d’établir les responsabilités dans ce qu’il décrit comme un effondrement orchestré, et exhorte les autorités à rendre justice aux nombreuses victimes qui, dix ans après les faits, attendent toujours de récupérer leurs fonds.
Joint par téléphone, Vishnu Lutchmeenaraidoo a décliné toute déclaration, affirmant qu’il ne communique avec les médias qu’à travers des conférences de presse.