
Cet accord reconnaît la souveraineté mauricienne sur l’archipel, y compris l’île stratégique de Diego Garcia, où se trouve une importante base militaire conjointe anglo-américaine. À l’issue des années de négociations, le 3 oct. 2024 reste une date historique.
Dans une déclaration conjointe l’année dernière, les deux chefs de gouvernement à l’époque ont souligné que c’est un moment décisif dans les relations des deux pays.
Aujourd’hui, pour le Premier ministre mauricien, le Dr Navin Ramgoolam, c’est « un moment exceptionnel dans l’histoire contemporaine de Maurice », affirmant que « l’exil des Chagossiens est désormais terminé ».
Les modalités de la mise en œuvre du traité ont d’ailleurs été au menu des pourparlers cette semaine entre les autorités mauriciennes et britanniques.
Depuis 1965, date de l’excision des Chagos du territoire mauricien, Londres administrait l’archipel sous l’entité du British Indian Ocean Territory (BIOT), permettant l’installation d’une base militaire conjointe avec les États-Unis sur Diego Garcia.
Cette décision avait entraîné l’expulsion d’environ 2 000 habitants vers Maurice et les Seychelles, marquant le début d’un exil forcé dénoncé par la communauté internationale.
Maurice, indépendante depuis 1968, n’a cessé de revendiquer la restitution des Chagos.
En 2019, la Cour internationale de justice (CIJ) avait jugé l’excision illégale, et l’Assemblée générale de l’ONU avait demandé à Londres de restituer l’archipel « dans les plus brefs délais ».
Le traité prévoit… la reconnaissance pleine et entière de la souveraineté mauricienne sur l’ensemble des îles Chagos… le maintien de la base militaire de Diego Garcia pour une période initiale de 99 ans, gérée conjointement par Maurice et le Royaume-Uni, avec les États-Unis comme partenaires stratégiques… la dissolution officielle du BIOT et la création d’un comité conjoint Maurice–Royaume-Uni chargé de superviser l’avenir de la base militaire.
Pour le Dr Navin Ramgoolam, l’essentiel réside dans « la dignité nationale retrouvée », au-delà de l’aide financière.
L’Attorney General Gavin Glover a précisé que les fonds britanniques seraient d’abord affectés au soutien budgétaire, avant d’être progressivement orientés vers le développement de l’archipel.