Le 25 novembre 1971, à Curepipe, le docker Azor Adelaïde, 49 ans, a été mortellement abattu lors d’une attaque armée attribuée à des « tapeurs ». Il se trouvait alors dans la voiture de Dev Virahsawmy, dans le cadre de préparatifs liés à un meeting politique, lorsqu’un individu a ouvert le feu. Quelques instants plus tard, son corps, grièvement blessé à la tête, a été extrait du véhicule.
Ce meurtre a provoqué une onde de choc d’une ampleur rarement vue dans le pays. Près de 300 000 personnes ont assisté à ses funérailles dès le lendemain, témoignant de l’émotion nationale et de la colère populaire. La tension est montée d’un cran lorsque le gouvernement de l’époque a été accusé de minimiser l’affaire, alimentant un profond sentiment d’injustice.
La contestation sociale s’est rapidement organisée : une grève nationale a éclaté pour dénoncer à la fois l’assassinat et l’amendement urgent de la loi syndicale. La situation a dégénéré jusqu’à l’instauration d’un état d’urgence. En décembre 1971, 28 syndicalistes ont été arrêtés, marquant l’un des épisodes les plus sombres de la lutte ouvrière mauricienne.
Plus de cinquante ans plus tard, l’assassinat d’Azor Adelaïde demeure un symbole puissant de résistance, de militantisme et de solidarité dans l’histoire syndicale et politique de Maurice. Sa mémoire continue d’inspirer les combats pour la justice et les droits des travailleurs.
Le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, a tenu à lui rendre hommage sur sa page Facebook.