Le sergent Vikash Persand et les constables Jean-François Numa et Joshan Raggoo ont obtenu le bénéfice du doute ce matin. Ils étaient cinq policiers au début sur le banc des accusés. Mais les constables Vincent Gaiqui et Jonny Laboudeuse sont décédés durant le procès. Malgré ce verdict favorable, la magistrate Niroshni Ramsoondar reconnait qu’Iqbal Toofanny a été battu dans les 24 à 48 heures précédant son décès.
Il est indiscutable que durant les 24 à 48 heures précédant son décès, Iqbal Toofanny a reçu des coups violents et douloureux, souligne la magistrate Niroshni Ramsoondar dans son jugement long de 31 pages.
Elle indique cependant que la question à laquelle est confronté le tribunal dans cette affaire est si, au-delà du doute raisonnable, ce sont les membres de la CID, soit les prévenus, qui l’ont roué de coups entre 5h30 et 8h15 afin de lui extirper des aveux ou des informations.
À cela, la juge arrive à la conclusion que cela n’a pas été établi… Car les preuves présentées en cour par la poursuite et les témoignages n’ont pas démontré que les policiers poursuivis sont bien ceux qui ont agressé la victime.
Dans son jugement, la magistrate dresse une chronologie des évènements depuis qu’Iqbal Toofanny quitte son domicile le 1er mars 2015 jusqu’à son arrivée à l’hôpital Victoria où il rendra son dernier soupir le jour suivant.
La magistrate souligne que ce n’est qu’entre 5h30 et 8h15 le 2 mars 2015 que des policiers auraient pu passer Iqbal Toofanny à tabac. Rappelons que les cinq policiers poursuivis au départ avaient transporté la victime depuis le poste de police de Rivière-Noire à celui de Rose-Hill durant cette période.
La magistrate précise que la poursuite n’a pu démontrer que les accusés ont tabassé la victime durant ce trajet.
À noter que le bureau du DPP a 21 jours à compter d’aujourd’hui pour faire appel du jugement.
